Poésie écrit en français inclusif au genre neutre par Rebecca Behar - Site Alpheratz

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Poèmes

de

Rebecca Behar


A Jean Rousselot.

Un homme au bord de l’univers
Pense à la vie
Pense à la mort
Un homme au plus fort de l’hiver
Love son sort face au soleil

Al fait bon port
Un peu frisquet
Les femmes sourient
Aux freluquets

Un homme au bord de la mer
Pense à ses morz
Pense à leur vie
Un homme fier Un homme fort

Als ont aimé la rosée
Les gouttes d’ambre
Als ont aimé
Les fleurs séchées
Et als ont travaillé

Distance

A l’abandon
Quelques pivoines
Des mots, des images
-J’ai cru voir
Ou être vu-
C’était l’éphèbe, lu diex
Son chant plaintif
Parlait de désert
D’herbes et de silex
Les miroirs cosmiques
Lointains échos
Dans les corps circulent
De lents cycles
Et l’éclair soudain –
Un jour se tiendra dans ma paume
An petix Lilliputian
Du pays des songes
Al vendra des souvenirs
Écrits sur orbite
Et tricotera un grand châle
Pour ne plus avoir froid
Dans l’infini
Qu’on imagine
Sans pouvoir en parler

Les Ados

Als sont accros à tout,
le portable à l’oreille.
Als dansent au bout d’un fil
et slaloment vers l’avenir
Als s’aiment ou se fâchent
Als cachent leur peine
aux amiz, aux adultes.
Font les fiærs

Inventent trois romans
infra rouge
par jour sans compter
les rêves
Ce sont de jeunes martians
pour çauz du haut
de la pyramide des années
Et pourtant
Aujourd’hui les hirondelles
m’ont fait signe
sans y penser, un sourire
Quelques mots et ciao
En infra rouge
En ultra-violet

L’Androgyne

Longtemps après ton départ
En souvenir de l’Androgyne
Je retiens encore mon espoir
Et nos vœux chimériques

Impossible
Est-ce l’obsession lancinante
La plainte du rossignol
Et l’heure languissante
Quand le souvenir de l’amix
Surgit d’une coïncidence
Au coin d’une rue ?
M’autorisez-vous un verre
Quæl est cæt autre, qui parle
de cette voix ivre
des soirs de fête,
des soirs de crise ?
Il est si loin le génie des lieux
appelé grandeur d’âme
Et lu voisaine bienheureuz
Son rire et ses larmes
Comme si al voulait encore
Frapper à ma porte
Et dire aux lendemains
De s’arracher du temps

Tristesse

Qui mendie un quignon de pain
En échange d’une bague d’or ?
Un nom au souffle du vent
Porté par l’eau grise
Murmuré par l’ombre d’une feuille
A l’automne des amours
N’est-ce pas une alliance
Jetée par an amanx furieuz ?
La tête penchée sur le piano
An musician oublie ses notes
Une seule à l’infini
Répète encore son nom
Des bourrasques de souvenirs
Tourmentent les platanes
La vie joyeuse s’émerveille
Au feu des danses créoles
Toi l’erranx au regard singulier
Prends pitié des solitaires
Que la brume rousse protège
Mon esprit a perdu ses guises
Son théâtre et ses masques
Et mes vers ont oublié la rime
Reste cet anneau
Un silence d’attente
La pluie qui frappe aux carreaux
Et la nuit où s’accomplit le temps